Où se situent les limites de la construction bois?

Lorsque Renggli SA a construit en Suisse, en 2006, le premier immeuble en bois de six étages selon le standard Minergie, je venais de commencer mon apprentissage de charpentier. A cette époque, la charpente représentait la limite de la construction bois dans de nombreux ateliers de menuiserie. On entendait rarement parler de maisons individuelles en bois.

Nous avons depuis longtemps dépassé cette limite. Entre-temps, l'industrie de la construction bois est devenue un secteur de la construction à prendre au sérieux. On parlait autrefois de menuiseries, aujourd'hui de constructeurs bois. Les entreprises novatrices de l'époque ont visiblement repoussé cette limite, si bien que beaucoup de menuiseries villageoises ont aujourd'hui le savoir-faire voulu pour réaliser des maisons individuelles complètes en collaboration avec des partenaires. Toutefois, nombreux sont ceux qui, dans la construction bois, ne se concentrent plus à présent uniquement sur les maisons individuelles. Les investisseurs suisses ont découvert les divers atouts de la construction bois et réalisent des lotissements comme, par exemple, le Waldacker à Saint-Gall construit par Previs Prévoyance ou les longs bâtiments des ports francs de Zurich à Albisrieden. La construction bois s’oriente vers des objectifs toujours plus élevés. De grands immeubles en bois ont déjà été construits et la limite des 100 mètres sera bientôt également dépassée en Suisse.

Cela est dû notamment aux prescriptions de protection incendie qui ont été remaniées. Des travaux de recherche intensifs ont pu montrer que, contrairement aux idées reçues surannées, le bois a de nombreuses propriétés très précieuses en cas d'incendie. Par exemple, la carbonisation sert de facteur de protection naturel. De plus, la durabilité et le concept zéro émission nette sont des objectifs largement répandus dans les entreprises. La demande de bois comme matière première renouvelable a aussi été accélérée par la vague verte. L'utilisation réfléchie des ressources, comme la connaissaient nos ancêtres, est à nouveau en hausse. Mais le plus ancien mode de construction du monde a d’abord dû retrouver sa place. Grâce à une méthode de travail rapide et précise, au niveau élevé de préfabrication, à la planification approfondie et détaillée et à une bonne rentabilité, la construction bois a de nouveau le vent en poupe.

Si la renaissance de la construction bois a été possible, c'est avant tout grâce à la capacité d'innovation des constructeurs bois. Ils connaissent les atouts de leur matière première. Cependant, ils n'hésitent pas à utiliser les matériaux de construction les plus divers. La construction bois moderne est depuis longtemps un mélange de plusieurs matériaux. Nous ne voyons pas la construction bois comme une solution isolée, mais évaluons chaque projet individuellement en fonction de ses forces et de ses faiblesses. Selon les exigences, nous choisissons le mode de construction optimal.

La construction bois moderne est synonyme de précision et de sécurité - en termes de délais, de coûts et de conception de base car le type de construction accéléré en combinaison avec les formes mixtes susmentionnées garantit une réalisation d’une durée sensiblement réduite. Cela plaît aux investisseurs qui peuvent obtenir un rendement (locatif) plus rapidement et dans les délais prévus.

Pour le bâtiment résidentiel et commercial situé à Rudolfstetten, où a eu lieu l’événement que nous avons organisé, le projet approuvé a ensuite été reprogrammé. Nous sommes ainsi passés d'une construction massive à une construction bois hybride. Cela montre la flexibilité de nos architectes partenaires, des planificateurs spécialisés et de notre matière première.

Cette manière de procéder n'est cependant pas recommandée car elle génère un double travail de conception et entraîne des coûts supplémentaires. En outre, rien ne garantit non plus qu'un projet puisse être repensé. A Rudolfstetten, notre entreprise générale a surmonté cet obstacle avec brio et réalisé le projet de façon exemplaire.

Nous avons délibérément opté pour un plafond composite bois-béton avec une armature en acier afin de pouvoir conserver la hauteur intérieure des pièces. Le plan de l'escalier a été conçu de façon à ce que chaque élément du plafond ait la même portée. La cage d’escalier prévue précédemment a été réalisée avec une précision accrue pour que le noyau massif ait des tolérances similaires à celles de la construction bois à relier. Le plafond en bois lamellé-croisé a servi de plancher lors du montage du gros oeuvre et a une sous-face visible. Ces panneaux de bois nous ont permis d’effectuer le montage en continu à tous les étages.

Nous avons également utilisé le plafond en bois lamellé-collé comme élément de coffrage pour le béton coulé sur place. L'enveloppe du bâtiment en bois a été préfabriquée dans l'usine de Renggli à Schötz - fenêtres et façade comprises. Avec ce mode de construction, nous avons pu monter l'ensemble du gros oeuvre en moins d'un mois.

Lorsque nous parlons de conception modulaire, nous ne parlons pas de construction modulaire. Nous pensons en fait à des unités fermées. Il peut s'agir d'appartements, de salles d’eau, de cuisines ou de colonnes montantes, l’objectif étant d’obtenir un effet de répétition avec néanmoins une liberté de conception. De cette façon, les clients peuvent, en tenant compte de certains paramètres, combiner librement les unités de logement à tous les étages qui ont la même surface brute au sol. Dans le cas du projet de Rudolfstetten, les appartements ont 1 ½ , 2 ½  ou 3 ½ pièces. Si les unités se répètent, les coûts de planification peuvent être diminués et répartis sur une plus grande surface. A Rudolfstetten, nous avons notamment réalisé 28 cuisines, salles d’eau, modules d’aération, loggias et façades menuisées  identiques. L'effet de répétition dû au grand nombre de pièces réduit non seulement le travail de planification mais procure également aux personnes qui exécutent le travail une sécurité grâce à des phases répétées.

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