Un bâtiment de remplacement entre les arbres à Lausanne

Il a en fait été question d’une rénovation dans un premier temps. Le bâtiment existant au nord de Lausanne, dont la Caisse de pensions de l’État de Vaud (CPEV) est propriétaire, n’était plus adapté à la résidence du personnel soignant du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). Durant l’étude du projet, elle a donc servi à titre provisoire aux services sociaux de la Ville. La construction datant des années 70 n’offrait plus le confort attendu notamment en matière d’énergie et de sécurité. Une rénovation n’aurait guère apporté d’améliorations significatives relatives à l’accessibilité et au confort phonique. Seul le sous-sol a été considéré comme « réutilisable ». Le nouveau bâtiment devait être suffisamment léger pour reposer sur ces fondations.

Comme c’est souvent le cas lorsqu’on met en parallèle une rénovation et une nouvelle construction, la balance a penché du côté de la construction bois. Premièrement, la préfabrication des éléments de construction à l’aide d’installations de production ultramodernes réduit la durée de réalisation. Deuxièmement, le bois permet d’améliorer considérablement la qualité thermique de l’enveloppe du bâtiment – le label ECO est presque une simple formalité avec une façade en bois étanche à l’air. Et troisièmement, les éléments de construction bois sont suffisamment légers pour être posés sur les fondations en béton existantes. Il s’agit, dans le cas présent, des trois critères pris en considération par le maître d’ouvrage, la CPEV, qui a aussi gardé un oeil sur le budget.

La CPEV a tenu, pour des questions de durabilité, à ce que du bois local soit utilisé et que l’on fasse appel à des artisans du bois suisses pour ce bâtiment de remplacement à Lausanne. Les deux se trouvaient à proximité. Toutefois, le prix du bois a connu une très forte hausse fin 2022. La CPEV a suivi l’évolution lors d’échanges directs avec Renggli et pris les décisions stratégiques nécessaires. Le nouvel immeuble pour le personnel soignant comporte 67 appartements de 1.5 à 3.5 pièces et un garage souterrain pour 16 véhicules. Le bâtiment précédent ne comprenait que 59 appartements. Avec cette offre de logements, le CHUV dispose d’un atout important dans le contexte difficile du travail médical.

Lorsqu’un bâtiment s’intègre parfaitement dans son environnement, il s’agit avant tout d’une performance architecturale mais dans le cas présent, c’est également dû à la prise en considération des arbres protégés. La prouesse a consisté ici à agrandir la surface à louer sans toucher aux arbres. Avec l’aide d’Ecoscan, un bureau d’études en environnement indépendant basé à Lausanne, les planificateurs ont développé un concept qui a permis de préserver les arbres et de les protéger avec tout le soin requis durant la phase de construction. C’est la raison pour laquelle l’espace extérieur de 2400 m² est perçu comme une zone de rencontre naturelle. Grâce à l’interaction entre le bâtiment et l’environnement, l’ensemble forme un tout harmonieux. La façade, en particulier, se fond parfaitement dans le paysage. Selon le chef de projet, Kevin Partensky, le bâtiment donne l’impression d’avoir toujours été là.

Si la présence du bâtiment semble tout à fait naturelle, sa planification et sa réalisation ont été très exigeantes. La forme du bâtiment est caractérisée par de nombreux angles et étagements. Bon nombre de détails et de raccordements ont exigé une attention particulière lors de la préfabrication. Des travaux de finition complexes, qui ne pouvaient être réalisés que sur place, ont été nécessaires dans de nombreux endroits. La cage d’escalier en bois, avec des marches en béton, a aussi représenté un défi en termes de planification et d’organisation. Cela n’a été possible qu’avec un timing très précis et une coordination parfaite avec les services spécialisés externes.

Le client a vu ses attentes satisfaites, compte tenu de la façon dont les problèmes ont été réglés : « Nous voulions établir un partenariat et bénéficier des expériences de Renggli en matière de préfabrication bois », déclare Romain Charlet, le représentant de la CPEV. Il a pu constater durant la phase de construction que l’environnement de travail était bien plus agréable, grâce à l’utilisation du bois, que sur un chantier traditionnel, notamment en ce qui concerne l’humidité et les odeurs. Sa conclusion : « Nous sommes fiers d’avoir concrétisé un projet de construction bois clés en main en un temps record et cela à l’entière satisfaction du propriétaire et des locataires. »

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Markus Gabriel est le propriétaire et directeur créatif de l'agence Angelink. Depuis des années, il écrit des textes pour le magazine client Renggli «Un oeil en coulisses» et le blog spécialisé.